Judit Reigl, "Je suis la règle": Galerie Kamel Mennour, Paris

8 Février - 26 Mars 2022

Mon corps joue le jeu dont

Je suis la Règle.

Règle de jeu, je de Reigl

Déterminé. Déterminant.

Un corpuscule de l'Univers.

Un corpuscule de l'Univers

C'est l'Univers.

- Judit Reigl, 7 avril 1985

 

L'oeuvre de Judit Reigl est tout à la fois de son temps et très singulière.
Née en Hongrie à Kapuvar en 1923, Judit Reigl rejoint Budapest en 1941 et entre alors à l'École des Beaux-Arts : « J'ai pris chez tous les élèves ce qui m'intéressait, j'étais dégourdie, mais toujours sincère». Après l'interruption de la guerre, elle reprend les cours en juin 1945 et, bénéficiant d'une bourse de l'académie hongroise de Rome, elle se rend en Italie en 1946 : la découverte des oeuvres in situ des grands maîtres de la Renaissance et du Baroque la marque profondément. C'est à Ravenne que Judit Reigl fait la connaissance de Betty Anderson (1911-2007), tout à la fois sculptrice et poète anglaise, qui deviendra sa compagne. À son retour en octobre 1948, la Hongrie est alors sous la coupe d'un régime communiste autoritaire. Judit Reigl décide alors de fuir et passe le rideau de fer le 10 mars 1950, après huit tentatives infructueuses. Il lui faut trois mois d'aventures terribles pour gagner Paris. Accueillie par la communauté hongroise (Simon Hantaï, sa femme et Antal Biro), elle s'installe dans un atelier de
la Ruche.
 
« Toute mon oeuvre constitue une seule série, depuis l'âge de trois ans jusqu'à ce jour. […] En réalité, durant toute ma vie, je n'ai rien fait d'autre que peindre, ou essayer de peindre dès que j'en avais la possibilité».
 
En 1954, André Breton découvre le tableau de Judit Reigl, Ils ont soif insatiable de l'infini. Il lui écrit « Je vous crois en mesure d'accomplir des choses immenses » et lui offre d'exposer à la galerie À l'Étoile scellée. Cette rencontre est décisive pour l'artiste.

 


 

Site de l'exposition