1976-85 | Période des "Suite de Déroulement"

  • Exposition Judit Reigl, L’art de la fugue, peintures 1980–1982Galerie de France, Paris, 1982

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    « [Les] séries qui suivent Déroulement, viennent de la même source d'où sont issues la musique ou la poésie, c'est-à-dire du geste élémentaire, du rythme, du tempo, de la pulsation. »

    Judit Reigl, dans un entretien avec Jean-Paul Ameline pour Art in America, 03/04/09

     
  • 1976-83 | Série "L'Art de la fugue"

    « La fugue court, engendre sa propre énergie, crée sa propre loi,  s’étend sans fin ni repos… »
    Judit Reigl, dans la brochure de l’exposition Judit Reigl, L’art de la fugue, peintures 1980–1982, 13 mai – 27 juin 1982, Galerie de France, Paris
     
    « C’est ainsi, en écoutant Jean-Sébastien Bach, que naîtra une nouvelle série que j’ai intitulée L’Art de la Fugue… Une écriture ondulatoire avec de la peinture glycérophtalique grasse (une sorte de Duco) sur le recto qui s’amincit et devient corpusculaire en passant sur le verso. Curieusement, cette peinture très grasse résiste à la teinture acrylique que j’applique ensuite sur tout le verso de la toile installée, cette fois, à l’horizontale sur un châssis provisoire. Dans cette deuxième phase, la peinture grasse repousse l’acrylique comme les plumes d’un canard repoussent l’eau. C’est une lutte qui passe par la construction et la destruction et donne ce résultat incroyable, en sa dernière phase, d’une peinture visible tantôt sur son endroit tantôt sur son envers… »
    Judit Reigl dans un entretien avec Jean-Paul Ameline réalisé pour Art in America, 03/04/09
     

    «[...] l’artiste s’est mis à peindre en marchant. C’est en marchant que l’on pense le mieux, affirme Nietzsche. Et il est certain que la pensée-peinte qui ordonne aussi bien la suite dite Déroulement, que la suite intitulée Art de la fugue, est aussi bien une pensée en musique, qu’une pensée musicale (comment définirait-on mieux une œuvre d’art?).»

    Marcelin Pleynet, Judit Reigl, Paris, Éditions Adam Biro, 2001, p.96
  • 1983-84 | Série "Volutes, torsades, colonnes, métal"

    « Dans ces séries, Reigl apporte deux modifications à la réalisation de ses oeuvres : d'une part, elle associe des poudres métalliques (argent, bronze, aluminium) à la peinture, ce qui multiplie les enrichissements de surface; d'autre part, elle modifie le sens de lecture des tableaux une fois terminés en les basculant à la verticale. Les tracés du peintre, désormais lisibles de haut en bas, ne peuvent plus être lus comme une écriture mais semblent reconstituer tantôt une architecture fantastique de piliers montant à l'assaut du ciel, tantôt l'image démesurément agrandie de phénomènes microscopiques. Selon Reigl, la vérité de l'univers tient à cette unité, en devenir perpétuel, de l' infiniment grand et de l' infiniment petit, du vivant et de l'inanimé. Elle tient au rythme secret auquel celui-ci obéit : une alternance d'expansion et de contraction, de chaos et d'ordre que l'artiste, presque à son insu, transcrit dans ses oeuvres en captant un « flux » qui la dépasse mais auquel elle appartient. »
    Jean-Paul Ameline, «La lutte avec l’ange», in Catalogue de l'exposition Judit Reigl, Peintre, Toulouse, Fondation pour l’Art Contemporain et Soissons, L’Arsenal, Éditions Pérégrines / Le Seuil, 2003
  • 1983-85 | Série "HYDROGèNe, PHOTON, NEUTRINOS"

    « En 1983, 1984, avec Hydrogène, photon, neutrinos, cette pensée musicale se portera au cœur de la physique des particules et de la lumière: au cœur même de la matière - hydrogène, élément chimique (H), de numéro atomique 1, de masse atomique 1.0079.»
    Marcelin Pleynet, Judit Reigl, Paris, Éditions Adam Biro, 2001, p.100