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1955-58 | Série "Éclatement"
Exposition Judit Reigl, Galerie de France, Paris, 2006© Photo P.H.Müller
« Le processus de la peinture devient [...] une activité viscérale et physique. Les oeuvres créées sous les gestes impulsifs, spontanés et accidentels du corps sont des empreintes éphémères de l'action de peindre et du corps de l'artiste. [...] Eclatement, telles des cartes explosives de la matière touchant la toile, représentent l'affrontement de la surface et du corps, la lutte à la fois constructive et destructrice de la matière et de l'énergie.[...] la peinture éclate littéralement l'espace pictural dans un mouvement centrifuge, dirigeant le regard [...] au-delà du cadre, et la matière ainsi explosant dans tous les sens efface la hiérarchie de la surface. »Agnes Berecz, Ecrire comme peindre : la peinture de Judit Reigl dans les années cinquante in Reigl Judit, catalogue édité par Erdesz and Maklary Fine Arts, Budapest, 2006, p.12 -
1957-59 | SÉRIE "Centre de dominance"
« Sur le plan de la toile, le centre se propose en maelström, gouffre, tourbillon, qui creuse la profondeur de l'oeuvre, se déplace et s'ouvre, se fait et se défait, en se constituant. Etablissant alors en effet un espace où le centre est partout et la périphérie nulle part. »Marcelin Pleynet, Judit Reigl, Paris, Éditions Adam Biro, 2001, p.34 -
1956-66 | Série "Écriture en masse"
Exposition Judit Reigl, Galerie de France, Paris 2006 © Photo P.H.Müller
« La peinture est placée par masses sur la toile. J’avais acheté un matériau qui sert aux maçons : un noir broyé qui sèche lentement, en profondeur, pendant des années, ainsi je travaillais toujours sur six à huit toiles en même temps. A partir d’un fond blanc, je plaçais sur la toile les mottes de peinture avec un lame souple et arrondie, quelquefois une simple baguette de bois, et je les « montais » ensuite de bas en haut sur la toile, en recouvrant, avec ce noir broyé, les couleurs plus légères placées en dessous. Je savais immédiatement si c’était réussi ou raté, et, dans ce cas, il n’y avait pas de retouche possible. »
Judit Reigl, dans un entretien avec Jean-Paul Ameline pour Art in America, 03/04/09
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1964-66 | SÉRIE "EXPÉRIENCE D'APESANTEUR"
« À partir de 1955, l’écriture automatique se lie sur de très grands formats en une écriture permanente sur fond blanc, écriture discontinue qui incorpore les accidents techniques (les dérapages de la main), utilise le vide (le blanc du fond) et les manques (les blancs du tracé). Ce travail produit quatre séries (Eclatements, 1955-58; Centres de dominance, 1958-1959; Ecriture en masse, 1959-65; Expérience d’apesanteur, 1965-66) où s’institue de l’une à l’autre un mouvement alternatif de regroupement et d’éclatement des centres, aboutissant à un premier renversement: noir autour/centre vidé: fond blanc en avant. »Jacques Schmitt, dans le catalogue de l’exposition Judit Reigl, Rétrospective, Rennes, Maison de la Culture, 1974